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Sambossa ou Bossamba ? Samba, bossa… ou les deux en même temps ?

Introduction

Sambossa ou Bossamba ? Voilà une question qui m’est souvent posée : comment jouer les rythmes de bossa-nova et comment jouer les rythmes de samba à la guitare ? Ces deux genres musicaux brésiliens semblent proches, parfois presque inséparables. Pourtant, chacun possède ses caractéristiques, ses subtilités et son histoire.

Dans la vidéo que vous trouverez ci-dessous, je propose une exploration directe de ces deux univers. Pas de schémas ni de partitions : uniquement par l’oralité, comme cela se fait dans la tradition. Concentrez-vous et revenez autant de fois que nécessaire pour assimiler les exemples.

Samba et bossa-nova : des influences croisées

Il est difficile d’affirmer qu’il existe un rythme unique ou un groove figé dans la samba ou la bossa-nova. L’accompagnement est en perpétuel mouvement, et dépend de la mélodie, de l’interprétation du chanteur, de la chanteuse ou du soliste d’un morceau instrumental.

J’ai choisi deux mots-valises — Bossamba et Sambossa — pour évoquer la rencontre de ces deux genres. Ils expriment bien l’idée que la samba et la bossa-nova se sont toujours influencées mutuellement.

La samba est plus ancienne : elle commence d’être ainsi appelée au début du XXᵉ siècle, avec des morceaux fondateurs comme Pelo Telefone. La bossa-nova, dont le nom signifie « nouvelle vague », apparaît à Rio de Janeiro à la fin des années 1950, notamment avec Chega de Saudade. Par ailleurs, elle représente une nouvelle manière de jouer, plus intimiste et sophistiquée, mais toujours enracinée dans la samba.

La notion de clave

Dans la pratique, autant la samba que la bossa-nova reposent sur une clave. Au Brésil, le mot clave n’est pas très utilisé : on parle plutôt de levada, ou tout simplement de groove. Pourtant, le concept est très utile pour comprendre la logique rythmique.

On peut considérer que samba et bossa-nova partagent une clave commune, que je joue ici au tamborim. Elle peut s’interpréter dans deux directions : 3-2 et 2-3. Dans environ 80 % des morceaux de ces genres, on retrouve plutôt la clave 3-2.

Attention cependant à ne pas confondre les deux. Dans plusieurs enregistrements réalisés en France, aux États-Unis, en Italie ou en Allemagne, la clave est souvent inversée. Des titres de renom comme Samba Saravah ou Samba da Bênção sont parfois joués à l’envers, ce qui change le ressenti du rythme.

Il est important de respecter la cohérence : on ne peut pas poser une clave 2-3 sur une mélodie pensée en 3-2. Cela semble subtil, mais c’est essentiel pour garder le swing naturel.

💡 Pour aller plus loin sur ce sujet, je vous invite à lire mon article consacré à la bossa-nova.

👉 Mon conseil : écoutez, écoutez, et encore, écoutez. Pas seulement de temps en temps, mais chaque jour. Un morceau de samba ou de bossa-nova brésilienne quotidien, c’est l’assurance de progresser et de développer son oreille.

Exemple pratique à la guitare

Guitare classique jouant les rythmes samba et bossa-nova – Garota de Ipanema

Pour illustrer, j’ai pris un standard mondialement connu : Garota de Ipanema.

  • En bossa-nova, la basse joue les temps et la guitare reste régulière, posée, presque sage.
  • En samba, le jeu devient plus syncopé. On avance certains accords, on introduit des éléments du telecoteco et la main gauche étouffe certaines cordes pour donner plus de percussion.

Cette alternance entre bossa et samba met en lumière la différence de ressenti, même sur la même grille harmonique.

Autres influences dans mon jeu

Au-delà de la samba et de la bossa-nova, mon jeu de guitare incorpore d’autres influences.

Le blues d’abord, avec l’utilisation des bends. Ces légères inflexions de hauteur, typiques du blues-rock, apportent une expressivité particulière et surprenante dans un contexte brésilien.

La guitare classique ensuite. J’ai longtemps pratiqué des études de Villa-Lobos, et l’étude n°1, avec son arpège caractéristique, est une excellente base technique. Je la recommande à tout guitariste qui veut jouer samba ou bossa-nova aux doigts. Pas besoin de vitesse : il s’agit surtout de bien positionner la main droite.

Ces apports — blues et guitare classique — se combinent avec les rythmes brésiliens pour créer un style personnel, ouvert, qui relie plusieurs mondes musicaux.

Conclusion

Avec ces différents éléments — clave, syncopes, accents, arpèges et bends — j’ai rejoué la grille de Garota de Ipanema, guitare et voix.

Cette vidéo est une invitation à mieux comprendre la proximité entre samba et bossa-nova, mais aussi à s’inspirer des artistes qui ont franchi cette frontière : Baden Powell, Gilberto Gil, João Bosco, Djavan… et bien d’autres encore.

👉 Continuez à pratiquer, écoutez toujours cette belle musique : cela en vaut vraiment la peine.
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